Colloque sur l’autisme à Evian le 19 septembre 2014

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Le spectre de l’autisme sous l’oeil de la psychanalyse

Les troubles envahissants du développement que les personnes autistiques subissent en font un handicap très variable selon la nature et l’intensité. L’autisme intrigue beaucoup. Les parents et les spécialistes se rangent dans des écoles de pensée qui font des nids idéologiques et économiques. Le milieu de la psychanalyste s’est engouffré dans ce créneau à l’aune du succès désormais rejeté des théories hasardeuses de Bruno Bettelheim.

Les observations scientifiques prouvent désormais que l’autisme est une conséquence d’altérations de transmissions neuronales. Mais on n’a pas encore trouvé les moyens d’y remédier. On sait que par l’apprentissage on peut arriver à atténuer les conséquences de cet handicap multiforme. Mais là encore, les théories de l’apprentissage sont très variables sur la question du rapport à l’autorité et à la soumission.

Enjeux idéologiques et économiques de l’autisme

C’en est quasi terminé de la discussion sur le lien entre “anormalité” et volonté divine. Néanmoins, pour certains, le ton docte suffit à accréditer les boutades et divagations des maîtres de la psychanalyse et des psychothérapies longues et brèves. Pour d’autres, la recherche biologique et structurelle sur le cerveau, combinée à des interventions chimico-électriques, est susceptible de réparer ce que la nature n’a pas nécessairement bien combiné. Comme souvent, les laboratoires pharmaceutiques s’engouffrent dans la brèche avec des propositions médicamenteuses.

Plus précisément sur les théories de l’apprentissage, bon nombre jouent sur les registres de la récompense et de la punition. Certaines surfent sur les élucubrations les plus fumeuses préconisant des ancrages et autres conceptions de renforcements positifs, que rien ne démontre. Les rares cas présentés comme des réussites ne parviennent à convaincre que ceux qui le sont déjà. A défaut de mieux faire, les critiques fusent sur la “science dure” qui pourtant avance dans ses recherches. Le continent cerveau est encore à ses premiers temps d’exploration.

Il n’est donc pas étonnant dans cette ambiance qu’un grand nombre d’initiatives soient prises.

Colloque sur l’autisme à Evian le 19 septembre 2014

A Evian, un colloque sur les troubles du spectre autistique va se tenir le vendredi 19 septembre 2014. Ce colloque est organisé par Patrick Sadoun, membre du conseil d’administration de la fédération française Sésame autisme.

L’intitulé de ces rencontres est choisi comme un argument sous forme de revers : “Le spectre autistique trouble-t-il la raison de ceux qui l’approche ?”, tendant à justifier l’intervention bipartite : d’une part sur la personne autistique et d’autre part sur la ou les personnes accompagnantes (les parents). La psychanalyse et les chantres des psychothérapies y ont donc leur nid. Ainsi, on ne compte pas moins de 7 intervenants psychanalystes et seulement 2 scientifiques pour tenir l’auditoire.

La rigueur sera-t-elle au rendez-vous ?

Ultime remarque de pure forme : la plaquette est illustrée en couverture d’une esquisse que les organisateurs attribuent à Claude Monet : “Hamlet et le spectre”. Qu’en est-il de cette première affirmation présentée d’emblée ? La publication N°107 du 1er trimestre 2009 des Cahiers de la maison Jean-Villard apporte un démenti. Dans ce cahier, il est fait plusieurs références à une esquisse d’Edouard Manet représentant Hamlet et le Spectre sur la terrasse d’Elseneur. Le pastel y est présenté page 56. De quoi laisser songeur sur la rigueur du rendez vous.

Vous pouvez télécharger la plaquette du colloque autisme en cliquant sur ce lien

A propos de l'auteur

Cité d'Evian est un projet rédactionnel de médiation citoyenne. Il est conçu dans une démarche contributive de développement des initiatives et des projets, visant à concilier objectifs économiques et mieux vivre ensemble.

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