L’histoire du château médiéval d’Evian

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L’histoire du château médiéval d’Evian pourrait bien avoir commencé au milieu du XIII° siècle. Sur les ruines de l’empire romains, les féodaux s’organisent. A cette période, Pierre II (1203-1268), affublé des titres de Comte de Romont et de Richemont, baron de Faucigny et de Vaud, seigneur d’Essex en Angleterre et de Berne puis 12e Comte de Savoie, duc de Chablais (1255), d’Aoste et de Maurienne (1263-1268), prince de Piémont, marquis d’Italie et de Suse, vicaire général de l’Empire, surnommé « le petit Charlemagne », ordonne la construction d’un château d’Evian.

Des tours rondes encadrent l’enceinte carrée. Un pont-levis, à l’ouest, traverse le « Nant de Bennevy ». A l’intérieur de ce lieu clos d’une quarantaine de mètres de côté, une chapelle comtale, un jardin avec des arbres fruitiers et deux viviers.

En 1390, le château fort est partiellement détruit par un incendie. Aymonet Corviaux, qualifié du titre « magister generalis operum ducalium », architecte en chef du Duc de Savoie Amédée VIII, est chargé de la reconstruction et transforme le château en une demeure seigneuriale avec toit de briques et fenêtres à meneaux. Sous l’influence italienne, le style Renaissance fait son apparition.

Au début du XIV° siècle, les remparts deviennent gênant pour l’expansion de la cité. A l’est, on bâtit le quartier de la Touvière, dont le nom provient des carrières de tuf, cette roche calcaire de couleur blanche – d’où le «mur blanc ».

Entre 1536 et 1569, le château d’Evian connait une nouvelle vie. L’occupation valaisanne conduit à une réhabilitation. Mais les troupes franco-genevoises en 1591 n’épargnent pas l’édifice qui est entièrement détruit. Au XVII° siècle, il reste des murs d’enceinte, une tour ici et là. La révolution passe sur les demeures des anciens maîtres.

Les religieux, soeurs Clarisses et frères Cordeliers, obtiennent l’autorisation de construire leurs monastères avec des matériaux prélevés sur les décombres. Pour le reste, l’urbanisation a eu raison des derniers vestiges.

Le 14 juillet est fête nationale, c’est un rappel de la chute de la féodalité. A peine plus de deux siècles d’écoulés. Certains véhiculent encore une nostalgie de cette culture mafieuse qui avait fait de quelques uns les propriétaires de la terre. Aujourd’hui encore, les richesses sont souvent accaparées par un petit nombre qui revendique une légitimité économique. Un nouveau système féodal est mis en place. Un discours sournois tend à convaincre tout le monde que le pays est en faillite potentiel alors même qu’il n’a jamais été aussi riche et productif. Ce discours vise à empêcher les revendications et à faire accepter les efforts de plus en plus importants. La volonté d’asservissement trouve un écho complaisant dans l’esprit de servitude dénoncé par La Boétie dans son discours sur la servitude volontaire.

A propos de l'auteur

Cité d'Evian est un projet rédactionnel de médiation citoyenne. Il est conçu dans une démarche contributive de développement des initiatives et des projets, visant à concilier objectifs économiques et mieux vivre ensemble.

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