L’auto musicale appelée Orgarêve et les Flottins à Evian

La tradition d’Evian était la fête. Avec les bois flottés, l’animation est de retour. Jadis, l’accueil, la recherche d’une ambiance à la fois festive et sympathique étaient ce qui faisait l’attirance de notre discrète cité. Les chroniques du XVIII°, XIX° et tout au long du début du XX° siècle rapportent l’ambiance festive qui régnait à Evian du printemps à la fin de l’été.

Lorsque vient Noel, Evian se fait envahir par des sculptures en bois flotté et des personnages vêtus à la manière d’antan. Le bois flotté ? Des branches et des troncs qui ont fait leur chemin sur une eau agitée pour s’arrimer sur quelques rives du pays voisin, au Bouvaret, et être récoltés, mêlés, combinés, associés et assemblés en des formes familières et féériques.

Il y en a partout sur le bord des routes, sur des terrasses, sur les places, devant les vitrines, à chaque carrefour, sur les escaliers. Le festival est animé par la Compagnie de la Toupine, créée en 1977.

Il s’agrandit d’année en année, depuis sa première en 2007, et les productions sont démultipliées. Les initiatives sont de plus en plus audacieuses, comme ce piano autour duquel un vieil hibou semble vouloir couvrir les notes qui fusent dans l’air.

Vidéo moins d’une minute sur les Flottins place Charles de Gaulle – piano aérien

Cette année, une auto musicale, étonnante voiture à remonter le temps en musique est garée rue de la Monnaie, aux Arcades.“Trois machines en une” : un manège, un orgue et une machine cinétique. Une musicar, une auto’note, une’n’ot’eau, appelée Orgarêve par ses créateurs, parce que la mécanique fonctionne comme un orgue de Barbarie, avec son papier troué qui s’empile à mesure que le machiniste s’envole autour de la manivelle. Ils disent un “limonaire” en raison de sa complexité et de son caractère plutôt encombrant, comme les créations du temps jadis dont la famille Limonaire avait le secret.

• Regardez, la magnifique carcasse d’une Citroën 1935, qui n’est pas sans rappeler le mécanophone présenté en 2012, a été entièrement déstructurée pour que l’Orgarêve prenne cette forme. Appréciez les petits marteaux qui tintent sur les bouteilles dont on ne sait si elles sont au quart ou au tiers vides ou au trois quarts ou deux tiers pleines ;
• Ecoutez, ils se sont bien amusés pour distraire les petits – et souvent les grands – à tout moment dans les rues paisibles d’Evian.
• Sentez, l’odeur des bois flottés qui brulent dans les chaudrons et parfument la ville de cette douce odeur de cheminée qui nous fait apprécier l’hiver, même si en ce moment on éprouve l’impatience pour une neige qui se fait attendre.

Vidéo d’une minute 38 secondes sur l’Orgarêve, rue de la Monnaie – aux Arcades