Anna de Noailles, poètesse qui vécut à Evian et qui célébra Jean Jaurès

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« Elle était plus intelligente, plus malicieuse que personne. Ce poète avait la sagacité psychologique d’un Marcel Proust, l’âpreté d’un Mirbeau, la cruelle netteté d’un Jules Renard. » — Jean Rostand, préface à Choix de poésies d’Anna de Noailles, 1960

Anna de Noailles, poètesse qui vécut à Evian et qui célébra Jean Jaurès

Anna de Noailles est une poétesse qui a vécu à Evian. Née Anna Elisabeth de Brancovan à Paris le 15 novembre 1876, elle est décédée à 56 ans, à Paris le 30 avril 1933.

Le père d’Anna de Noailles, le prince Brancovan, Roumain, a un buste proche du phare, en bordure du lac. Il s’est fait connaître à Evian en tant qu’acteur de l’animation sportive sur le lac, notamment pour les courses de canots. Il a créé la Société Nautique d’Evian en 1884.

A 19 ans, Anna épouse le comte Mathieu de Noailles (1873-1942). Elle a avec lui un fils, le comte Anne Jules Emmanuel Grégoire de Noailles (1900-1979).

A sa demande, un jardin votif a été créé à sa mémoire par l’architecte Emilio Terry. Situé à Amphion, ce jardin descend en bordure du Léman. La Ville d’Evian l’a reçu en don en 1938. Il est ouvert au public.

Enterrée à Paris, au cimetière du père Lachaise, elle a demandé que son coeur soit placé dans l’urne de la rotonde du jardin votif, en face du Léman.

Avec d’autres femmes du milieu littéraire, elle a créé l’ancêtre du prix Fémina (1922), le prix “Vie Heureuse”, qui récompense une œuvre poétique française. Elle a été la première présidente du jury (1904).

Mirbeau, cité par Rostand en début d’article, apporte sa réponse concernant la célèbre poétesse :

« Nous avons en France, une femme, une poétesse, qui a des dons merveilleux, une sensibilité abondante et neuve, un jaillissement de source, qui a même un peu de génie… Comme nous serions fiers d’elle !… Comme elle serait émouvante, adorable, si elle pouvait rester une simple femme, et ne point accepter ce rôle burlesque d’idole que lui font jouer tant et de si insupportables petites perruches de salon ! Tenez ! la voici chez elle, toute blanche, toute vaporeuse, orientale, étendue nonchalamment sur des coussins… Des amies, j’allais dire des prêtresses, l’entourent, extasiées de la regarder et de lui parler. / L’une dit, en balançant une fleur à longue tige : / — Vous êtes plus sublime que Lamartine ! / — Oh !… oh !… fait la dame, avec de petits cris d’oiseau effarouché… Lamartine !… C’est trop !… C’est trop ! / — Plus triste que Vigny ! / — Oh ! chérie !… chérie !… Vigny !… Est-ce possible ? / — Plus barbare que Leconte de Lisle… plus mystérieuse que Mæterlinck ! / — Taisez-vous !… Taisez-vous ! / — Plus universelle que Hugo ! / — Hugo !… Hugo !… Hugo !… Ne dites pas ça !… C’est le ciel !… c’est le ciel ! / — Plus divine que Beethoven !… / — Non… non… pas Beethoven… Beethoven !… Ah ! je vais mourir ! / Et, presque pâmée, elle passe ses doigts longs, mols, onduleux, dans la chevelure de la prêtresse qui continue ses litanies, éperdue d’adoration. — Encore ! encore !… Dites encore ! » » — Octave Mirbeau, La Revue des Lettres et des Arts du 1er mai 1908 – 628-E8, 1907, réédition Éditions du Boucher, 2003, p. 400.

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